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Era of Anarchy est un rpg humain post-apocalyptique, basé sur un grand nombre de romans à succès. Concept et possibilités de jeu très riches !
 
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 Prémonitions |OS|

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AuteurMessage
Sydney

Sydney


Messages : 31
Date d'inscription : 17/10/2014
Animal/Objet : Kaya, son chien & Metric sa carabine

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MessageSujet: Prémonitions |OS|   Prémonitions |OS| Icon_minitimeSam 8 Nov - 0:01

PREMONITIONSfeat. Summer
Étendu contre le matelas confortable de mes quartiers, j'ai fermé les yeux, tentant de faire fi du cri incessant d'un insecte qui s'est probablement glissé d'une craque de ma fenêtre dans quelconque poussée ambitieuse. Il ne paie rien pour attendre, ce misérable qui trouble ce rare moment de repos que je m'autorise dans ces préparatifs pour la saison des neiges, qui ne tardera pas à se montrer du doigt. Probablement que lui aussi a eu froid, probablement qu'il cherche un peu de chaleur dans cet hôtel où il n'est pourtant pas le bienvenue. Je soupire, me retournant dans un grognement agacé, jetant par-dessus ma tête échevelé un pan de couverture qui me recouvre un instant. Une voix, ayant retenti dans la pièce, me tire cependant brusquement de la somnolence dans laquelle je baignais pour me redresser avec une droiture exemplaire dans mon lit. Mon regard, fiévreux, presque sauvage, balaie la pièce avec une attention méfiante et méticuleuse qui font rapidement en reconnaissant deux yeux gris dans la pénombre et une chevelure blonde baignée de soleil. Sitôt apparue à moi que j'accours en sa direction, l'attrapant par la taille pour l'attirer vers moi. Son corps est tel que je m'en souviens. Ferme, chaud, dégageant une douce odeur enivrante qui enivre tous mes sens, me jetant dans un état de bien-être profond. Enfouissant mon visage dans sa chevelure d'or, je souffle son nom sans arriver à le prononcer véritablement. N'y tenant plus, je viens chercher contre ses lèvres un baiser qui me tire un sourire béat.

«Tu m'as manquée.»

Elle m'offre un regard en oblique, malicieux, presque de reproche alors qu'elle me repousse d'une main sans aucune conviction. J'emprisonne sa taille de mes bras avides, avides d'elle.

«Sydney...»
«Oui Summer?»


Elle soupire.

«Tu n'es pas venue me visiter pour un bon moment. Où étais-tu passée?»
«Tu sais très bien pourquoi je ne suis pas passée te voir, Syd.»
«Foutaises. Tu ne peux pas te passer de moi, de toute façon.»


Je lui offre un sourire séducteur et confiant, presque provocateur. Je sais bien que face à moi, elle n'en mène pas bien plus large que moi devant elle. Fous l'un de l'autre pour toujours, même après la mort.

«Je suis venue te parler, Sydney, c'est important.»
«Ça peut attendre.»


Avec douceur, je glisse une main sous mon menton, attirant son visage près du mien, reprenant ses lèvres avec ferveur. Passion. Dévotion. Le baiser d'un homme à sa femme, de celui qui a promis de l'aimer pour l'éternité. Je sens ses muscles se détendre, son souffle s'approfondir. Ses bras se referment sur moi, m'entourant de chaleur, d'amour. Putain, comme elles me manquaient ces caresses.

«Summer, je ne peux pas me passer de toi...»

Elle ne répond pas, se contentant de m'embrasser. Nos doigts s'emmêlent, nos respirations se font plus courtes alors que nous tombons à la renverse sur le lit. Je me glisse près d'elle en la tenant plus près, toujours plus près, cherchant le moindre petit contact.

«Arrête Sydney.»

Je ne l'entends plus. Je suis fou, fou d'amour pour elle. De désespoir, de colère, d'une douleur tellement immense, tellement immense. Je la veux, pour toujours. Je ne veux pas que ce moment s'arrête.

«S'il te plaît, Syd!»

Sa voix se fait tranchante, presque. Je m'arrête, levant un regard presque suppliant vers elle. Je me recule, blessé, confus, même si je commence à avoir l'habitude d'être repoussé par la jeune femme. Elle soupire et son expression se teinte de fatigue. Elle s'assoit près de moi en scrutant mon visage, qu'elle connaît par coeur. Elle devine très bien ce à quoi je peux penser en ce moment, à quel point je la désire, à quel point j'ai besoin d'elle. Elle sait que je ne vis plus sans elle.

«J'ai vu... quelque chose dans ton avenir. Tu dois me promettre de m'écouter jusqu'à la fin, car je suis à peu près certaine que cela ne te fera pas plaisir.»
«Promis, promis.»


Elle s'arrête un instant, me scrutant avec méfiance, ce qui me fait sourire.

«J'ai vu dans ton avenir... Une femme.»
«Une femme? Quoi? Summer tu sais que tu es la seule et...»
«Sydney Blackhorn, tu as promis!»
«Tu avais oublié de mentionner que tu dirais des bêtises.»
«Écoute-moi!»


Je ne dis rien, me contentant de grogner de mauvaise foi. Il arrive souvent que mon épouse me visite, et parfois elle m'apporte des prémonitions que je prends toujours au sérieux. Sauf que cette fois ses paroles me blessent. Comment peut-elle même imaginer une femme dans ma vie? Une femme pour la remplacer? L'idée me paraît tellement stupide, impensable, que je me ferme, croisant les bras sur ma poitrine. Un peu agacée, Summer soupire avant de continuer.

«Elle arrive, que tu le veuilles ou non. Plus tôt que tu ne le crois. Je ne peux pas te révéler son nom, mais je peux te dire ceci. Je veux que tu lui laisse une chance. Sydney, tu as passé trop de temps à me pleurer, mais il est temps, à présent.»
«Temps de quoi? Je m'en fiche. Tu es la seule, Summer, personne ne pourra jamais te remplacer.»
«Je ne te demande pas de me remplacer, Sydney. Juste de vivre. Vis, arrête de te concentrer sur le passé. Laisse-lui une chance. Aime-la, Syd, elle te rendra heureux à nouveau.»
«Tu dis vraiment n'importe quoi, c'est pas possible.»


Je me suis levé, franchement énervé cette fois. Je ne veux plus rien entendre.

«Sydney, je suis morte.»

Silence.

«Je ne reviendrai pas. Et un jour, je ne viendrai plus te visiter. Je veux aspirer à la paix, moi aussi, tu comprends? Mais j'ai besoin, que toi, toi tu ailles bien! Alors veux-tu me faire confiance? Sydney, regarde-moi. Tu as confiance en moi, n'est-ce pas?»

Mes yeux se sont teintés de larmes douloureuses qui refusent de couler.

«Elle sera bientôt là. Je veux que la chérisses.»
«Tu veux que je t'oublie.»
«Tu ne m'oublieras jamais. Mais je n'ai pas à être la source de tes souffrances.»


Elle vient vers moi qui me suis en quelque sorte recroquevillé contre moi-même, debout dans cette pièce froide, le regard perdu contre le tapis décoloré. Ses bras passent autour de ma poitrine, me serrant avec douceur.

«Je t'aime. Je n'en peux plus de te voir souffrir. Je m'en vais maintenant, je suis restée trop longtemps déjà. Mais souviens-toi de ce que je viens de te dire.»

Lorsque j'ouvre les yeux à nouveau je suis étendu contre mon lit, la couverture contre le visage. Dans la pièce, l'insecte s'est tu.

(c)Golden
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